Vous avez sûrement  entendu parlé de ces directives médicales anticipées, ou « DMA », ainsi que de l’aide médicale à mourir, dont la loi s’apprête bientôt à changer.

Mais qu’est-ce que c’est exactement et pourquoi est-ce important?

L’aide médicale à mourir (AMM) et les directives médicales anticipées (DMA) sont deux principes qui concernent la fin de vie, mais qui sont souvent mal compris ou confondus. Il est important de distinguer ces deux termes, car ils représentent des concepts différents et ont des implications juridiques et éthiques distinctes.

**Aide Médicale à Mourir (AMM)**

L’aide médicale à mourir fait référence à une intervention médicale active, généralement effectuée par un médecin, pour mettre fin à la vie d’un patient à sa demande explicite, dans le but de soulager les souffrances intraitables. C’est une pratique qui est légale dans certains pays et états, y compris le Canada, les Pays-Bas, la Belgique et l’état de l’Oregon aux États-Unis, parmi d’autres. 

La demande d’AMM doit généralement être faite par une personne compétente qui est en phase terminale ou qui souffre d’une maladie grave et incurable. Le patient doit être capable de donner son consentement éclairé, ce qui signifie qu’il doit comprendre la nature de sa maladie, les options de traitement disponibles et les conséquences de l’AMM.

Actuellement au Québec, on ne peut pas prévoir l’aide médicale à mourir, i.e. on ne peut pas la demander d’avance.  On doit attendre d’être dans la situation de fin de vie, avec souffrances et en phase terminale, pour la demander.  Si le médecin juge toutefois que nos capacités ne nous permettent pas de faire une décision éclairée à ce moment, on ne pourra pas la demander.  C’est sur ce point que la loi va peut-être changer dans les prochains mois, afin qu’on puisse la demander d’avance, si jamais on n’a pas le capacité de le faire le temps venu (mais ce n’est pas encore fait!)

**Directives Médicales Anticipées (DMA)**

Les directives médicales anticipées, aussi appelées volontés anticipées ou directives anticipées, sont des instructions écrites préparées par une personne compétente, qui définissent le type de soins médicaux qu’elle souhaite recevoir (ou ne pas recevoir) si elle devient incapable de communiquer ou de prendre des décisions par elle-même à l’avenir. 

Les DMA concernent en fait 5 types de traitement bien spécifiques. comme les interventions de réanimation, l’utilisation de respirateurs, la nutrition artificielle et l’hydratation, ainsi que d’autres traitements médicaux. Elles ne sont généralement pas spécifiques à une maladie ou à un état de santé, mais s’appliquent à toute situation où la personne ne peut plus prendre de décisions médicales pour elle-même.

**Comparaison et Différences**

L’AMM et les DMA sont tous deux centrés sur les droits du patient et la prise de décisions en matière de soins de santé, mais ils sont utilisés de manière très différente. 

L’AMM est une action active pour mettre fin à la vie, généralement en réponse à une souffrance insupportable, tandis que les DMA sont des instructions passives concernant les soins de santé qui peuvent être appliquées dans un large éventail de circonstances. Par ailleurs, l’AMM nécessite une demande spécifique et le consentement éclairé du patient au moment de la demande, tandis que les DMA peuvent être préparées à l’avance et mises en œuvre lorsque le patient est incapable de communiquer ou de prendre des décisions.

Ils ont donc des objectifs et des implications différents. Il est crucial de comprendre ces distinctions pour faire des choix éclairés en matière de soins de santé et pour respecter les droits des patients en fin de vie.

Et votre notaire dans tout ça?
Bien que souvent, vos DMA peuvent se retrouver dans votre mandat de protection, il peut être utile de les faire aussi enregistrer dans votre dossier de la RAMQ.  En effet, tout médecin du Québec pourra alors y avoir accès instantanément en cas de besoin, alors que votre mandat peut être enfoui loin au fond d’un tiroir et il peut s’écouler quelques temps avant que vos proches y aient accès.

Vous pouvez remplir un formulaire sur le site de la RAMQ et l’envoyer vous-même, ou demander l’assistance de votre notaire.  En tout temps ces directives peuvent être modifiées.

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Image par Parentingupstream de Pixabay